Balade dans Hanoï

Dimanche 12 Janvier : Lever vraiment plutôt que prévu, comment dire, à peine une heure après m'être couché, par mon hôte de couchsurfing, que je n'entends pas me parler car j'ai les boules Quies, qui me demande gentiment si je peux descendre d'un étage pour dormir car elle habite derrière la salle de classe et entend mes ronflements. Je connais mon problème alors je prends la chose comme il faut et déplace mon paquetage en bas.

Le problème c'est que de se faire réveiller dans un phase de sommeil profond, ça te plombe pour te rendormir car t'es un peu en vrac. Du coup j'essaie de m'adapter à mon nouvel environnement et arrive à dormir jusqu'à au moins 5h20 lorsque la cousine de Lê arrive de je ne sais où avec son petit dans les bras. Le temps de me rendormir et voilà que ces deux derniers  viennent s'installer au rez de chaussée pour que le marmot regarde des dessins animés vers Six heures du matin.

Les boules Quies font leur effet tout de même et j'arrive quand même à dormir un peu plus. Vers 8h30 je mets un terme au supplice et décide de me lever alors qu'arrivent par dizaines des élèves de Emily, car ici les leçons c'est aussi le dimanche, seul le samedi l'école est fermée.

Je trouve le début de ce message un peu dépuoillé du coup j'intercale une photo prise plus tard dand ma balade, mais un grand classique dans Hanoï alors je résiste pas à vous la mettre - Le cyclopousse et les porteuses de marchandises :

       

Je retrouve Phil et Christelle qui bouclent leur sac car ils vont aujourd'hui sur Cat Ba, l'île importante de la Baie d'Halong. Phil, grâce aux boules Quies que je lui ai filé, ne m'a même pas entendu ronfler et a super bien dormi. Christelle quant à elle, étant plus près du troisième étage où se trouve un bar Karaoké qui officie jusqu'à l'aube, a entendu chanter jusqu'à six heures du matin.

On s'échappe de par là et on descend à notre spot favori, le Coffee House, là où j'ai traîné hier en attendant le retour de Emily. Je suis encore un peu dans les choux et me prends deux cafés bien fort l'un sur l'autre et achète des kumquats à une vendeuse de rue avec ses paniers pendus sur un support qu'elle porte sur ses épaules. Je me les fait rincer à Scott, notre barman anglophone et fais goûter à Christelle et Phil qui ne connaissaient pas.

Un peu plus tard je les salue et leur souhaite bon voyage et, après m'être fait expliquer comment rejoindre la vieille ville et le lac Hoan Kiêm, en prenant le bus n°9, je prends le passage souterrain en face du café et m'en vais prendre ce bus.

Je suis rentré depuis quelques minutes seulement qu'une jeune étudiante attaque de me taper la discute en anglais, me posant plein de questions, et me disant qu'elle sortirait au même arrêt que moi,que je n'aurait qu'à la suivre. Un petit quart d'heure plus tard me voilà au fameux lac. On s'échange nos coordonnées et elle me propose de traîner avec elle demain après-midi quand elle sera sortie de la fac.

Elle m'explique qu'elle a un job pour les week-ends dans un théâtre de marionnettes sur l'eau, spécialité culturelle de Hanoï, et me montre l'édifice que l'on peut voir depuis le bord du lac. Je ne la retarde pas plus et lui donne rendez-vous pour le lendemain.

De mon côté j'attaque la balade dans le vieux quartier de Hanoï décrite dans le Lonely Planet, une balade de 3,5 km, en commençant par la pagode qui se trouve sur un petit îlot au Nord du Lac. C'est le temple de Ngoc Son. On le rejoint en empruntant un vieux pont d'architecture vietnamienne classique en bois laqué rouge, le pont The Huc (soleil levant).

J'emprunte le dédales de rues toujours très encombrées, et suis l'itinéraire à peu près à la lettre. Un truc sympa c'est un temple qui se trouve à l'intérieur d'une bâtisse qui a pour entrée un long couloir qui donne sur une entrée banale sur la rue au n°102 de la rue Pho Hang bac.

Je poursuis mon chemin et ne peux pas aller visiter un des plus vieux temples de Hanoï, le Temple Mach Ba, dont une plaque commémorative fête les mille ans : une petite partie du temple actuel fut construite en 1010. J'y repasserai plus tard. 

Je passe devant l'ancienne porte de l'Est et passe dans un tout petit marché puis me perds un peu pour me retrouver dans un très grand marché où ça grouille de partout avec des allées pour une personne comme à Ho Chi Minh. Il semble que la spécialité ici soit les poissons et champignons séchés : de pleines allées de gros sacs hauts d'un mètre cinquante, remplis de variétés différentes de poissons et de crevettes séchées et de champignons aux couleurs et formes différentes.

J'assiste aussi à quelque chose que je croyais exister que sur les trottoirs de Barcelone ou de Séville, avec des vendeuses de fruits et légumes à la sauvette s'échappant à grandes enjambées à la vue d'un fourgon de police. L'anecdote rigolote c'est que ça c'est passé au moment où je les visait avec mon appareil photo et qu'une jeune fille seulement était restée car elle n'avait pas de marchandises et se marrait en voyant mon visage ébahi comme celui qui ne comprend pas ce qu'il vient de se passer et qui se demande trente secondes si c'est lui qui est la cause de cette échappée belle.

Une fois repris mes esprits et ces dames, leur place, je finis par retrouver ma route et, filant sur une des rues de l'itinéraire, j'en vois une perpendiculaire, sombre et étroite d'où me parviennent les effluves de nourritures délicieuses. Je fais un aller-retour afin de jauger un peu où je vais me poser, et finis par m'arrêter à un stand où se trouvent déjà d'autres touristes anglophones qui me conseillent franchement l'endroit car ils viennent de se régaler.

Je vais donc pouvoir goûter à la deuxième spécialité du top 3 de la cuisine du Nord, le Bun Cha : on vous sert un plat de vermicelles de riz fines et dans un bol un bouillon à base de sauce de poisson sucrée, de légumes marinés (dont l'ananas qui se servent de légume), et de boulettes de porc et morceaux d'échine grillées ainsi qu'une montagne d'herbes fraîches pour manger avec. On mélange les nouilles au fur à mesure qu'on mange et on fini le bouillon jusqu'à la dernière goutte tellement c'est bon. En plus c'est à peine plus d'un euro et ça cale vraiment.

    

Reprise de la marche ensuite pour digérer tout ça. Je passe les quartiers des forgerons, des herboristeries - hallucinant comment, même avec la pollution ambiante que produisent tous ces deux roues, passez au centre de cette rue et vous arrivez quand même à sentir les herbes qui se trouvent sur les étals de ces herboristes - les "Weldoms" magasins de bricolage en tout genre, surtout des trucs de récup, du grillage, de la visserie au poids.

Après avoir marché un peu et passé devant les vendeurs de statuettes bouddhiques et les magasins de soieries, je descends dans une des dernières rues de l'itinéraire et me fais une pause gourmande dans un café lounge, super grand et super propre avec une partie extérieure agréable, avec un bon thé latte et un tarte au chocolat. Je me sers un peu du WIFI puis repars une bonne demi-heure après.

Je décide de court-circuiter la fin de l'itinéraire et tracer direct, ou pas trop, au temple que j'ai pas pu visiter ce matin. Il est vraiment beau, ça aurait été dommage de le rater.

Je retrouve le Lac et arrive pile à l'heure pour aller voir un spectacle de marionnettes sur l'eau là où travaille Trang, la jeune fille du bus de ce matin. J'aurais pas forcément penser à y aller si elle ne m'en avait pas parlé ce matin mais je tente l'expérience, pour un peu plus de trois euros je prends pas un gros risque.

      

Et j'aurais été bête de ne pas y aller. Le spectacle se présente dans un bassin carré, avec une pagode en décor derrière et des nattes de bambou qui cachent l'envers du décor, là où se trouveraient les portes de la pagode. Les marionnettistes, qui sont une douzaine, sont dans l'eau et manipulent les statuettes au bout de bâtons qu'on ne voit jamais, le bassin étant sombre et les éclairages aidant.

La technique est parfaite et les 45 minutes passent en un éclair, d'autant que ce qui fait que le spectacle est si merveilleux, c'est que l'accompagnement des musiciens est vraiment parfait, avec des instruments locaux dont j'ignore moi-même les noms, un flûtiste en folie dont les airs me faisaient penser à la musique de certains personnages de Street Fighter quand ça accélérait. Nous sommes là dans le traditionnel, niveau musique mais c'est très agréable à écouter et ça porte vraiment le spectacle.

J'achète une babiole en souvenir en sortant et rejoins les rives du lac pour attendre que ça s'assombrisse un peu pour faire des photos de nuit.Je me rends compte dès les premiers clichés que j'ai des poussières qui sont rentrés se poser sur le capteur, probablement quand j'ai fait mes changements d'objectifs pendant le spectacle, ces salles avec des sièges souvent poussiéreux.

Je vais donc aller boire un jus vite fait dans un café, boulangerie tenue par un français, pour essayer de nettoyer mon capteur. Il semble que ce soit un peu mieux, je peux retourner faire des clichés, maintenant que la nuit est bien tombée. Je refais le demi tour du lac pour le prendre sous différentes coutures.

Je file ensuite vers l'arrêt de bus pour revenir chez Emily. Je fais signe à Scott pour lui dire que je viens me poser mais je vais aller attraper quelque chose à manger.

Je vais voir à nouveau ceux d'hier soir et je vois le monsieur en train de préparer du riz frit. Je leur dit de me le faire aux coeurs de poulets, avec des légumes et j'aurais finalement des coeurs, des gésiers et des rognons.

Ils me mettent ça dans une barquette à emporter et je file me poser à mon emplacement d'hier Coffee House, faisant charger mon ordi et mon téléphone et écrivant mon blog. 

Pour accompagner mon repas je prends un smoothie à l'avocat qui sera délicieux. Mon riz aussi est très bon : le riz frit, ça passe toujours bien et ça cale. 

      

Je me bouge vers 23h et attend que le mari de Lê m'ouvre le rideau métallique, on s'est loupés de peu car on avait vérifié avec Scott vingt minutes avant et c'était encore ouvert.

J'ai encore une bonne heure et demie à finir mon blog ce soir, du coup ce sera dodo, bien mérité, vers 1h.